Archéologie de l'architecture, de l'enfance, de l'histoire, du corps, des temps
Le fort du Mont Valérien, construit à partir de 1841, est situé à Suresnes, en région parisienne, d’où il domine le Bois de Boulogne. C'est là que les Allemands fusillèrent, pendant l'occupation, de 1940 à 1944, un millier d’otages et prisonniers. Amenés de l'extérieur en camion pour leur exécution, ils étaient enfermés dans une chapelle désaffectée, puis conduits dans une clairière située à une centaine de mètres en contrebas. Leurs corps étaient ensuite dispersés dans les cimetières de la région parisienne.
Après la fin de la guerre, le 18 juin 1945, le général de Gaulle tient à consacrer lui-même ce haut-lieu au cours d'une cérémonie dédiée à la mémoire des massacrés et fusillés : précédé de deux cents Compagnons de la Libération, le Général pénètre dans le Fort, avec les porteurs de la flamme. Accompagné de l'amiral Thierry d'Argenlieu, il se recueille dans l'ancienne casemate où tant de condamnés ont marché à la mort. Après être ressorti, il se penche sur la vasque de bronze et allume le feu, symbole de la Résistance, qui ne doit pas s'éteindre.
Le Gouvernement Provisoire de la République Française décrète qu'un monument commémoratif de la guerre 1939-1945 sera érigé. Le Mont Valérien apparaît comme l'un des lieux les plus dignes pour l'hommage de la Nation à ses fils. C'est sur l'initiative d'Henri Frenay qu'une grande cérémonie se déroule le 11 novembre 1945. Quinze corps de combattants, dont les dépouilles symbolisent la campagne de 1939-1940, la France Libre, la Résistance et la Déportation, sont déposés, au cours d'une prise d'armes solennelle, à l'Arc de Triomphe puis dans une crypte provisoire au Mont Valérien.
En 1952, un seizième corps, celui d’un Français résistant d’Indochine tué par les Japonais, les y rejoint (voir la liste des seize Morts pour la France du Mont-Valérien).
Chaque année, le 18 juin, une cérémonie au rite immuable sera organisée sous l'égide de la Chancellerie de l'Ordre de la Libération, en présence du général de Gaulle.
Le Mémorial de la France Combattante
Devenu Président de la République, le général de Gaulle décide de concrétiser la volonté de la Nation, exprimée au lendemain de la Libération, en faisant édifier, au Mont Valérien, le Mémorial de la France Combattante Le monument, érigé près de la clairière des Fusillés, sur une esplanade de plus de 10 000 m2, présente seize haut-reliefs en bronze, œuvres de sculpteurs différents, qui rappellent, par des allégories, l'héroïsme des combattants. Au centre, figure une croix de Lorraine de 12 m de haut devant laquelle brûle une flamme permanente, sur un parvis d’airain. Sous la croix s’ouvrent deux portes en bronze : l’une débouche sur l’escalier qui mène au parcours du souvenir, l’autre donne accès à la crypte funéraire, creusée dans la roche.
Le Mémorial est inauguré, le 18 juin 1960, par le Président de la République. La veille, dans la nuit, lors d’une imposante cérémonie, les cercueils des seize combattants ont été transférés dans la crypte. Les corps, ensevelis dans des caveaux creusés dans le sol, entourent une urne contenant les cendres de déportés inconnus. Le caveau n°9 est vide : il est réservé au dernier Compagnon de la Libération.
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